LE VIGEANT 2015 « d’abord mon esprit se vide complétement, ensuite il se déchaîne » - TT rider.
Dernière manche du championnat sur le circuit du Vigeant. Après l’annulation de la manche à Ales mes chances de finir champion de France sont de l’ordre de l’inexistant !
Après une casse au Mans et un embrayage qui m’a contraint à l’abandon à Magny-cours je suis mis hors course pour le titre. Mais je n’en reste pas moins motivé pour jouer non seulement la gagne au Vigeant, mais aussi pour améliorer mes performances de l’an passé sur ce magnifique tracé du Val de vienne.
Je reste chaud même après avoir traversé le col du Haut Forez sous une température de 3°C accompagnée de quelques flocons de neige, passé une première nuit à 0°C et une journée d’essai dont le thermomètre dépassera difficilement les 9°c.
Dernière séance d’essai libre, elle est très importante je roule avec les pilotes de vitesse de la ligue, en autre Greg Black pilote de FSBK et champion du monde d’endurance super stock …..
Il roule sur une ER6 kawasaki 650, une moto à la portée des performances de la mienne, mais à ce moment précis je ne savais pas que ce grand pilote était sur cette machine. J’ai rapidement compris que le pilote devant moi était à part de tous les autres, fluide, rapide et techniquement irréprochable je le vois partir virage après virage ne laissant que frustration au bout de mes gants. Je m’efforce de rouler avec des cylindrées supérieures à la mienne sans parvenir à vraiment prendre le pas sur elles.
Je suis un peu déçu mais au bout de quelques minutes je me rends compte de la chance d’avoir roulé quelques mètres avec Greg qui m’inspire, me motive et me fait comprendre de nouveau toute la beauté de ce sport.
Samedi matin les qualif seront décalées et écourtées à cause d’un brouillard persistant sur le circuit déposant une fine couche d’humidité sur l’asphalte. Par prudence je pars en pneus pluie ce qui se révélera un mauvais choix de pneumatique puisque la piste est à présent sèche. J’essaye de faire au mieux mais les sensations avec les pneus pluie sont feutrées.
Il y a énormément de grip ce qui laisse penser que vous allez vite, mais c’est tout le contraire. Je suis cloué au sol voir même retenu par le bitume, il faudra attendre le dernier tour pour que je sorte un chrono qui me positionne 2nd à 7 sec du 1er !!!!
14h30 la moto est prête mais après un démarrage difficile je m’élance en piste. Il fait très beau, l’air ambiant doit être de 12°C et le soleil nous réchauffe. Les deux tours de chauffes s’occuperont de la montée en température des pneumatiques. Je me place sur la 2ieme place et là je sens que la moto ne va pas tenir le ralenti (1er fois que la moto me fait ça) j’essaye de vite remonter le ralenti….trop tard ! La tension monte je lève le bras pour annoncer à la direction de course que j’ai un problème je recule sur la grille pour la redémarrer à la poussette. Pas de chance celle-ci ne démarre pas, dernier essai à la poussette en prenant plus d’élan en vain … la panique circule dans mes veines, seul sous mon casque je vois la direction de course me faire signe de sortir de la grille de départ, pire …. Stéphane Drye me dit de dégager et me fait signe avec son bras comme si j’étais un pestiféré !
Résigné je recule ma moto dans l’herbe qui borde la piste et vois mes camarades de courses prendre le départ.
J’attends le dernier pilote pour m’élancer de nouveau à la poussette, une commissaire de piste vient enfin m’aider dans ma lutte contre le mauvais sort. La moto démarre et c’est alors que « mon esprit se vide complétement, ensuite il se déchaîne …»
Je suis 36ieme, le régime moteur frôle les 15300 trs/min et la voiture de sécurité se décale dans le 3iéme virage pour me laisser passer. Je vois sur ma gauche un gros nuage de poussière laissant entrevoir le carénage mal en point de la suzuki d’Antho….. Je ne me déconcentre pas la remontée va être compliquée en partant d’aussi loin.
L’adrénaline est à son maximum, mes bras, mes jambes,…. encaissent toute l’agressivité et la détermination qui m’animent. 14 pilotes sont dépassés lorsque j’arrive au virage du « trop tard ». Je suis 18ième à l’entame du 2ieme tour puis 9iem le tour suivant accélérant le rythme en 1 ’54 regul. Je dépasse Lancelot alors 4iéme dans l’entrée du 1er virage avec une jolie glisse de l’arrière et je mettrais 2 tours pour rejoindre TOMTOM et lui prendre la 2ieme place. A ce moment-là je n’espère plus grand-chose Drye doit être loin et indétrônable de la 1er place ….
Mais après un tour qui vois-je apparaître dans mon champ de vision ? …. Le petit, le malin, l’irrespectueux Drye roulant à plus de 3 sec de mes chronos… Le pestiféré ne s’attarde pas plus d’un demi-tour derrière lui le temps de reprendre un second souffle.
Je descendrais encore d’une seconde mon chrono lors du dernier tour affichant une nouvelle marge de progression du duo Brancquart compétition - Lamenace #9 !
Je finirais le week-end et la fin de ce championnat sur une nouvelle victoire en deuxième manche.
Je vous ferais grâce d’entendre qu’une nouvelle fois Drye a eu besoin de sa thérapie de la gifle traditionnelle car cela ne nous regarde pas, même si il paraît qu’il aurait jeté sa coupe sur un autre pilote mais cela ne nous regarde pas et qu’il serait allé pleurnicher au jury de la FFM mais bien entendu ceux-ci ne nous regarde pas !!!
C’est à cette occasion que kleenex et Pampers se joignent à moi pour le féliciter de son X ième titre de champion de France en VMA.
« A vaincre sans péril on triomphe sans gloire » - P.Corneille
C’est grâce à BRANCQUART compétition ,DELCAMP énergie, Silkolène, USV Racing, Jardins de Ronin, Jocker Décal, Studiolelabo.com, Couleurs d’époque, Franc équipement, Newfren, mes amis et à ma famille ainsi que mon moto club « PISTARDS DU SUD » que je finis Vice champion de France du VMA Evolution 2015.
Rendez-vous en 2016 pour de nouvelles Courses au sein des Championats de France